Ressources pédagogiques de la filière semences
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Les atouts de la culture du sorgho

RESSOURCES ALIMENTAIRES

Sorgho grain pour la bière, race caudatum, Chine – © SEMAE / Sébastien Champion

Le sorgho est la cinquième céréale la plus cultivée au monde, après le maïs, le riz, le blé et l’orge. Il constitue l’une des principales denrées alimentaires dans de grandes régions d’Afrique et d’Asie, où le climat chaud et sec empêche la culture d’autres céréales, comme le blé. En Afrique, la production est réalisée de façon extensive, avec de faibles rendements. En Asie, la production est généralement plus intensive.

Dans les pays développés, la presque totalité de la production était jusqu’à présent destinée à l’alimentation animale. Mais le sorgho est en train de se faire une place de choix dans nos assiettes. Les professionnels de l’agroalimentaire misent sur cette espèce « écologiquement vertueuse », et riche en bons nutriments, pour proposer d’autres utilisations.

Le sorgho se distingue par de bonnes caractéristiques nutritives :

  • il est bien pourvu en protéines, sa graine réunissant les huit acides aminés essentiels, ceux que notre organisme ne peut synthétiser ;
  • il est riche en glucides (65 à 75 %), mais son index glycémique est peu élevé, encore plus faible que le riz, ce qui en fait un aliment parfaitement adapté aux régimes des diabétiques ;
  • il contient plein de minéraux essentiels, comme le phosphore (teneur particulièrement élevée) ou le potassium ;
  • il apporte une large part de fibres alimentaires qui contribuent à la satiété, mais jouent aussi un rôle préventif contre diverses pathologies gastro-intestinales.

En cuisine, le sorgho est une graine qui se prépare comme le riz ou le quinoa. On en fait des gâteaux ou encore du « pop-sorgho ». Autres utilisations, depuis longtemps, le sorgho est à la base de l’eau de vie Baijiu, un alcool traditionnel chinois, que l’on sert lors des grands dîners officiels et déjeuners d’affaires. La bière à base de sorgho a également beaucoup de succès en Afrique, et plus récemment en Europe.

En 2017, la jeune entreprise Soma, basée dans le Sud-Ouest à Castelnaudary, s’est lancée dans la fabrication de bières, à base de sorgho. La production, le maltage, la préparation sont réalisés localement. La bière est préparée à base de sorgho malté et patate douce, et est « naturellement sans gluten », ce qui n’est pas le cas de la bière traditionnelle à base d’orge maltée. Le nom donné à ce produit original, est « Ô de Mila », en clin d’oeil à l’Aude, siège de l’entreprise, et mil ou milhoca, autres noms du sorgho.

ATOUTS ENVIRONNEMENTAUX

Développement de la plante de sorgho – © SEMAE / Sébastien Champion

On dit que le sorgho est une plante « écologique », car il présente de réels avantages dans les rotations.

Avec son système racinaire très développé, le sorgho valorise remarquablement l’eau du sol. En sols moyennement profonds, ses besoins sont modérés et nettement inférieurs à ceux d’autres cultures de printemps.

Ayant un meilleur rendement photosynthétique, même en conditions sèches et températures élevées, le sorgho absorbe bien le CO2 et continue à produire de la biomasse. En plein été, en situation de stress hydrique, il a la capacité de mieux résister qu’un maïs, par exemple.

Il est tout aussi économe en matière de fertilisation. Les besoins en engrais azotés sont modérés, car le sorgho est capable de prélever efficacement l’azote minéral disponible dans le sol. L’apport en potasse ou phosphore est réduit.

Grâce à la concurrence exercée par son fort pouvoir couvrant, il a l’avantage de protéger le sol et d’étouffer les adventices, un effet bénéfique pour la culture suivante.

Dans certains cas, l’introduction du sorgho peut aider à réduire certaines pressions parasitaires. Il est reconnu notamment pour ses effets à l’encontre des nématodes. Et il peut remplacer utilement le maïs dans les zones où la pression de l’insecte chrysomèle (diabrotica) ou du champignon macrophomina est trop forte. De façon générale, comme évoqué précédemment, le sorgho est une culture peu exposée aux maladies ou ravageurs en France. Les interventions par traitement sont rares.