Ressources pédagogiques de la filière semences
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Introduction au diagnostic de prairie

La démarche de diagnostic et de rénovation des prairies s’inscrit dans une réflexion plus globale de l’éleveur sur son système fourrager : situer la parcelle en question parmi un contexte et un ensemble de parcelles.

L’éleveur doit avant tout satisfaire les besoins alimentaires de son troupeau. La prairie demeure le moyen le plus économique et est, de fait, la ressource la mieux adaptée à l’herbivore. Mais cette ressource peut être handicapée par une saisonnalité et par la présence de plantes qui peuvent être de moindre intérêt fourrager.

Il est donc essentiel d’identifier les plantes présentes, d’estimer leurs valeurs fourragères sous quatre aspects : productivité, appétence, valeurs alimentaires et saisonnalité.

Il faudra également intégrer la répartition de ces plantes dans la parcelle et comment elles sont mélangées entre elles : mélange intime des espèces ou disposées en mosaïque.

Il faudra aussi estimer le recouvrement et la morphologie du couvert.

La phytoécologie des plantes présentes spontanément aide à comprendre une situation. La phytoécologie est la somme des événements et circonstances qui vont déterminer les plantes qui dominent dans la parcelle : on parle de plantes bio indicatrices.

Il y a 5 facteurs de phytoécologie : le type de sol par rapport à l’eau, la typologie de fertilité et le pH, la profondeur de fertilité, le mode d’exploitation et la climatologie.

Il faut aussi s’interroger sur les causes possibles de dégradation et bien sûr les éliminer : surpâturage ou fauche trop rase, sous pâturage, flore mal adaptée à l’objectif d’exploitation, absence de déprimage, sénescence simultanée, piétinement en mauvaises conditions, fertilisation mal raisonnée, accidents (gel, inondation, sécheresse exceptionnelle), dégâts de sangliers, de taupes, de rongeurs, négligences (rouler sur l’herbe gelée, apport de fumier mal émietté, etc.), mauvaise activité biologique du sol (liée au pH, à l’hydromorphie, à l’ombre ou au tassement).


L’amélioration d’une prairie nécessite plusieurs étapes :

Le diagnostic

Un dialogue avec l’éleveur est nécessaire pour reconstituer l’historique de la parcelle afin d’y puiser les explications de faits observés. Puis l’arpentage va permettre d’observer le recouvrement, la morphologie du couvert, les espèces présentes, leurs répartitions et comment elles sont mélangées. Cet arpentage va permettre d’estimer l’homogénéité ou l’hétérogénéité (en gradians ou en mosaïque).
Un comptage sera réalisé d’une part par les fréquences pour estimer le potentiel d’amélioration et par les abondances pour estimer les résultats obtenus (en les comparant au bout d’une ou plusieurs saisons).

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La synthèse et la prise de décision

Une fois l’historique reconstitué, les observations et relevés floristiques réalisés, il convient de décider : éliminer les causes de dégradation, faire le point sur la fertilisation et le pH, adapter le mode d’exploitation, le cas échéant semer ou sursemer.

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